Trop bruyant, trop lumineux, trop obscur : le monde n’est pas que douceur… De la balade en ville aux trajets en transports en commun, voici les astuces de parents qui refusent de limiter leurs mouvements avec enfant atteint de handicap dans les espaces publics.

Comment le protéger des nuisances ?

  • Pour lutter contre les nuisances sonores, il existe des bouchons filtrants, ou un casque anti-bruit. Selon la perception de chacun, ces accessoires peuvent être très utiles, en atténuant les sons extérieurs, ou aggraver la situation, en accentuant un écho. Diffuser la musique ou les sons préférés de votre enfant dans un casque permettra de le rassurer. Vous pouvez également chanter avec lui pour couvrir la pollution sonore qui l’entoure.
  • Contre les nuisances lumineuses, cachez les stimuli visuels via un store dans une voiture, un masque ou des lunettes de soleil. Si votre enfant ne supporte pas les accessoires anti UV ou anti lumière, présentez-lui l’objet en amont, jouez avec, posez-le sur vos yeux, contre sa joue, et réitérez l’opération jusqu’à ce qu’il se familiarise.
  • Pour le protéger de la peur de l’obscurité : une petite lampe de poche lui permettra de rompre l’obscurité d’une rue peu éclairée ou d’un tunnel à franchir.
  • Pour le protéger des odeurs, un linge imbibé d’un parfum qu’il apprécie l’aidera à affronter l’univers olfactif qui l’entoure.

 

Comment rassurer votre enfant dans les lieux publics ?

  • Avec un objet qu’il aime, comme un doudou. Vous pouvez aussi piocher dans sa musique ou son livre préféré. En cas de crise, il vous suffira de faire une pause pour lire son histoire ou écouter sa chanson favorite.
  • Avec un animal de compagnie, qui l’accompagnera dans tous les déplacements urbains où il sera le bienvenu.
  • Avec un outil déstressant, comme une petite balle qu’il pourra manipuler en cas de situation stressante.
  • En réalisant des listes : de courses, lorsque vous irez au supermarché, des lieux où se rendre ou des choses à faire dans la journée. Cochez ensemble, au fur et à mesure, ce qui a été accompli/acheté. Si votre enfant n’a pas les capacités de lecture suffisantes, troquez la liste écrite pour une liste d’images ou pictogrammes.

 

Comment l’isoler lors des déplacements urbains ?

Votre enfant a besoin de se retrouver dans un cocon, d’être contenu pour se sentir apaisé ? Dans les transports en commun, préférez une place assise côté fenêtre, plutôt que côté couloir. Il sera ainsi entouré. En balade, trouvez un coin où il pourra se recroqueviller, s’accroupir ou s’asseoir s’il le souhaite.

 

Comment détourner l’attention de votre enfant dans l’espace public ?

En diffusant une vidéo, sur une tablette tactile ou un téléphone portable.
En jouant avec lui. Devinez ensemble les couleurs des véhicules, comptez le nombre de piétons, déchiffrez les panneaux, etc.

 

Comment anticiper les moments de crise dans les lieux publics ?

Pour éviter les moments de crise, anticipez. Décortiquez les sons qu’il entendra, les situations et les personnes qu’il rencontrera. Selon son degré de compréhension, vous pouvez le rassurer sur le lieu d’arrivée par des images, des mots, ou des objets représentatifs du lieu où il doit se rendre : son maillot de bain préféré s’il va à la piscine, une photo du square s’il va au parc, etc.

 

Accessibilité urbaine : l’avis d’un professionnel

Céline Martinez est mère de trois enfants dont un garçon porteur de Prader-Willy et diplômée en psychologie clinique de l’enfant et de l’adolescent. Elle partage son point de vue sur l’accessibilité urbaine et la mobilité des handicapés.

Les travaux en marche, la mise en place d’une pente pour fauteuil roulant… L’espace public évolue indéniablement pour faciliter la vie et le déplacement des personnes handicapées. Mais les progrès sont lents. Il est dangereux de rester enfermé chez soi, au risque de déprimer. Cet article sur la mobilité des personnes handicapées nous rappelle qu’il faut continuer à vivre et à éprouver du plaisir. C’est un travail qui nécessite de trouver des idées, de s’adapter. Je ne prends l’avion qu’à 20 heures, pour éviter le monde. Au supermarché, nous n’achetons que deux citrons. En 2019, ce sera un panier complet. Je fais les choses petit à petit pour que mon fils se sente bien et heureux. Et moi aussi !

Merci

  • À Miguel Martinez, éducateur spécialisé.

  • Aux fans de la page Facebook de Déclic, qui ont partagé avec nous leurs expériences

 

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Merci à l’équipe de Hizy.org et Handicap International pour la mise à disposition de ce contenu